Ana C. Sánchez, on vous connaît en France grâce à vos deux one shots, Alter Ego et Sirius, deux douces romances s’apparentant au yuri. Avec Limbo, vous proposez une aventure shonen pleine d’action et de surnaturel.
Pouvez-vous nous parler de votre nouvelle série ?
Aurora est une jeune fille capable de percevoir des êtres de l’autre monde. Après avoir perdu sa mère il y a des années, elle trouve une lettre mentionnant des objets appelés "essences d’âme". Convaincue que cette lettre provient de sa mère disparue, elle décide d’enquêter sur ce que sont ces essences, ce qui l’amène à découvrir l’existence de monstres appelés "Onirios". Ces derniers évoluent en marge de la réalité, et leur source de pouvoir est précisément ces essences d’âme. Avec l’aide d’Orion, un mystérieux esprit à l’apparence d’un enfant, elle va rechercher ces Onirios au sein des "environnements distordus", zones isolées de la réalité qu’ils créent eux-mêmes, afin d’obtenir ces essences. C’est ainsi qu’elle se retrouvera face à face avec Lieza, un ange qui les recherche également.
Je ne dirais pas que Limbo est une histoire d’action. Si vous me connaissez par mes précédents ouvrages, vous savez que j’aime la romance, les dilemmes moraux et l’introspection des personnages.
Comment vous est venue l’idée du scénario de Limbo ?
Il est né d’une idée que j’avais depuis longtemps. C’est tout à fait le genre d’histoire que j’ai toujours voulu raconter, mais par manque de technique et d’expérience, je n’ai jamais réussi à la rendre suffisamment attrayante. Alors, quand j’ai eu l’occasion de commencer une série, et avec tout l’apprentissage que j’avais tiré de la publication d’Alter Ego et de Sirius, j’ai décidé de la sauver et de l’adapter à mes envies du moment.
Dans l’idée originale, c’était un shojo, Aurora n’était pas le personnage "tordu" qu’elle est maintenant, et le co-protagoniste, l’ange, était un garçon !
En fin de compte, la seule chose qui est restée de cette première idée est probablement le concept d’anges et de monstres obscurs qui mettent en danger la stabilité du monde réel.
Finalement, consciemment ou non, j’aime toujours utiliser mes histoires pour réfléchir à des thèmes spécifiques avant tout. En l’occurrence, je pense qu’il est clair que l’intrigue de Limbo tournera autour de la mort et de ce que signifie être humain.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’explorer un nouveau genre ainsi que le format série ?
Comme je l’ai déjà mentionné, la publication des deux one shots et le bon accueil qu’ils ont reçu de la part du public m’ont donné assez confiance pour me lancer dans cette nouvelle aventure. Mes éditeurs espagnols m’ont encouragée à tenter quelque chose de "différent" et de plus vaste. Ils m’ont ouvert la porte pour commencer une longue série, alors je me suis dit : « OK, c’est maintenant ou jamais ».
J’apprends à dessiner des choses que je n’avais jamais dessinées auparavant, et c’est une expérience très satisfaisante d’avoir l’opportunité de développer les personnages et les liens qui les unissent plus calmement. Limbo étant une série en plusieurs volumes, j'ai plus de chapitres pour le faire.