Le résultat est Café Zombo, un ouvrage somptueux et hors-norme dont l'artiste nous dévoile les secrets dans cette interview exclusive. Rencontre...
Comment est né ce projet ?
C'est tout simple. Entre auteurs, avec nos éditeurs, on parle souvent de nos souvenirs, de ce qui nous a amené à la bande dessinée. Moi, c'était l'univers de Disney, Mickey et Donald que je voyais dans les dessins animés et dans les albums que j'achetais quand j'étais enfant. Un jour, Jacques Glénat, qui venait d'obtenir les droits pour la licence Disney, s'en est souvenu et m'a proposé de faire mon propre album de Mickey. L'occasion était trop belle ! J'étais ravi d'apprendre qu'il y avait alors d'autres auteurs sur le coup, qu'une collection d'amoureux de Mickey se constituait. J'étais à mille lieux d'imaginer que Cosey était, comme moi, un fan absolu du vieux Mickey des années 1930 !
Pourquoi avoir plongé les personnages de Disney dans une période aussi sombre que la Grande dépression ?
Parce que je voulais retrouver cette ambiance de vieilles palissades, ces maisons en bois, ce décor bucolique et rural qu'on voit déjà dans Magasin Général. Ça me permettait aussi de parler de thèmes liés aux années 1930 : l'expropriation, le chômage, la mainmise des puissants sur le peuple, la robotisation – que j'ai transformée ici en « zombification » – de la main-d'oeuvre… Des problématiques qui sont encore d'actualité. Sans aller jusqu'au pamphlet, je trouvais intéressant de confronter Mickey à ces réalités politiques et sociales, qui correspondent à la période « graphique » du personnage qui m'intéresse le plus.