Catégorisation éditoriale et structuration du catalogue Glénat Manga
Des catégories héritées d’une pratique éditoriale
Historiquement, le marché du manga en France s’est construit en reproduisant les codes du marché japonais. Or, les mangas sont prépubliés au Japon dans des magazines qui, en tant que tels, s’adressent à des cibles spécifiques : les plus jeunes, les adolescents, les adolescentes, les femmes actives, etc.
De ces cibles initiées par les magazines ont découlé les grands genres de mangas :
- Shonen manga (shonen en japonais signifie adolescent)
- Shojo manga (shojo signifie en japonais adolescente)
- Seinen manga (pour un public adulte)
Des repères plus que des carcans
Avec l’explosion des usages numériques, les pratiques culturelles se sont transformées, amenant les éditeurs à réfléchir à ces catégories. Puisqu’un lecteur japonais sur deux de shonen est en réalité une lectrice, l’appellation shonen conserve-t-elle toute sa pertinence ? Est-ce parce qu’il s’agit d’histoires de cœur que le genre shojo a un effet repoussoir sur une part du lectorat masculin ? La catégorisation censée aider au choix se révèle-t-elle toujours d’actualité ?
Plusieurs éléments nourrissent et enrichissent cette réflexion, selon les publics auxquels on s’adresse :
- Les grands genres sont en réalité une première étape, forcément schématisante, pour celles et ceux qui ne connaissent pas le manga. Ils ne sont qu’un guide, nullement une loi d’airain.
- Toute catégorie génère, par nature, ses interstices de catégorisation. Il existera toujours des œuvres relevant de différents genres, à la frontière d’intrigues et de traitements spécifiques.
- D’autres grilles de lecture génériques peuvent s’appliquer : premières lectures, tout public, adulte…
- D’autres métadonnées sont également déployées : mots clés, pictogrammes, charte graphique spécifique, etc.
Le choix d’une nouvelle proposition
Après de nombreux échanges constructifs avec notre communauté, nous avons décidé de supprimer les collections de nos jaquettes et d’adapter la couleur des pastilles au style graphique de la version d’origine. Ces changements concernent uniquement les nouvelles séries et nullement les séries en cours.
En parallèle, des mots clés figurent désormais en 4e de couverture pour saisir d’un coup d’œil les sujets abordés.
Le premier titre impacté par cette évolution sera le tome 1 de la série Jaadugar, la légende de Fatima, qui sortira le 18 septembre prochain en librairie.
Bien que nous fassions disparaître les collections des ouvrages en eux-mêmes, les bases de données de nos partenaires impliquent toujours de renseigner la classification traditionnelle (shonen, shojo et seinen). Le changement est donc en cours mais prendra du temps.
Aujourd’hui, le manga s’adresse à toutes et tous. Il n’est plus possible de simplement conseiller un manga au hasard, qui marcherait à coup sûr. Pour chaque envie, il existe un manga. À chacune et chacun de nous d’êtres les bonnes médiatrices et les bons médiateurs pour que cette alchimie parfaite entre une œuvre et sa lectrice ou son lecteur puisse advenir.
L’équipe Glénat Manga