Alors que la COP 23 se tiendra du 6 au 17 novembre à Bonn, la revue L’ALPE consacre son numéro d’automne au climat, thème crucial pour notre génération et celles à venir en croisant les apports de différentes disciplines (archéologie, glaciologie, botanique, histoire, beaux-arts, etc.). À l’instar des deux pôles, les Alpes sont un lieu d’observation privilégié du réchauffement climatique, où la fonte des glaciers ne relève pas de la théorie mais se constate de visu. Un laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques qui étudient son impact sur la flore et la faune en utilisant les variations de température selon l’altitude.
Au sommaire :
– Une nouvelle science émerge avec le réchauffement climatique : l’archéologie glaciaire. La fonte accélérée des glaciers révèle en effet des vestiges parfois millénaires, telle la momie d’Ötzi. Il y a urgence à sauver ces archives inédites de l’humanité.
– Un entretien exclusif avec Emmanuel Le Roy Ladurie, professeur honoraire au Collège de France, membre de l’Institut, qui fut le père fondateur de l’histoire du climat. Il a non seulement mesuré les fluctuations climatiques, mais aussi observé leurs conséquences sur la vie sociale (famines, guerres, révolutions, etc.).
– Quel est l’état de santé des glaciers et manteaux neigeux ? Glaciologues, Bernard Francou et Christian Vincent dressent un bilan des dernières recherches scientifiques. Ils livrent notamment ici leur diagnostic sur le déclin de l’enneigement dans les Alpes et ses conséquences directes sur la viabilité des stations de sports d’hiver.
– Tout-ski : la fin d’un mythe ? Après avoir tout misé (ou presque) sur le ski à partir des années 1960, les stations de montagne doivent faire face à une crise structurelle qu’accélère le manque chronique de neige. Douces ou dures ? Quelles stratégies choisir pour revitaliser l’activité économique ?
– Confronté depuis vingt ans à la déroute des glaciers et aux parois qui s’écroulent, le monde de l’alpinisme s’adapte. Non sans nostalgie. Non sans doute. Comment s’opère cette mutation ? Alpinistes, guides et gardiens de refuges des Écrins, massif emblématique, témoignent de cette transformation.
– L’agonie d’un glacier. Dans son travail sur le glacier du Rhône, la photographe Laurence Piaget confronte l’image des tentes de fortune qui accueillent aujourd’hui en Europe des migrants dont certains fuient leur pays d’origine en raison du réchauffement climatique et les gigantesques bâches grises posées en altitude pour tenter de réduire la fonte des glaces. Un parallèle grinçant…
– La flore, sentinelle du changement climatique ? De part et d’autre de l’arc alpin, de nombreuses équipes de chercheurs, botanistes et écologues, auscultent les plantes et les sols pour mesurer l’influence du réchauffement sur les écosystèmes alpins. Ils vont jusqu’à simuler des hausses de température en déplaçant des alpages à plus basse altitude, où il fait donc plus chaud.
Et aussi :
– Là-haut !, une exposition sur les refuges et les chemins de randonnée des Alpes orientales au Musée alpin de Munich.
– La machine Bolex, les horizons amateurs du cinéma, une exposition sur une saga industrielle méconnue à Veyrier-du-Lac (Haute-Savoie).
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