Comment est née cette histoire ?
Au départ, lorsque j'ai décidé de franchir le pas en tant qu'auteur complet, j'avais deux histoires en tête. La première, c'était de l'heroic fantasy pure et dure à la Donjons & Dragons, mais très orientée humour. La deuxième était un space opera. J'ai fait le tour de quelques éditeurs et je les au laissés décider : l'histoire qu'ils choisiront sera celle en laquelle ils croient le plus et qu'ils auront le plus envie de défendre. En gros, ils avaient le choix : fantasy ou SF. Et ils ont tous choisi la SF. Glénat a voulu UCC Dolores, et ça m'allait parfaitement.
Il y avait aussi la possibilité d'explorer de nouvelles choses en termes de dessin ?
Oui, bien sûr. Quand je me suis lancé, je suis parti dans l'idée d'un western intergalactique. Et quand on parle de western en bande dessinée, il y a une oeuvre qui vient immédiatement à l'esprit. Une et une seule : Blueberry. Avec, évidemment, la patte de Giraud. J'avais envie de retrouver ça, de faire quelque chose de très classique - de "néo-classique", disons. Une BD moulée à la louche et au pinceau, c'était comme un besoin de revenir aux fondamentaux quelque part. Donc j'ai beaucoup observé Giraud, mais aussi Boucq, Lauffray...j'ai vraiment étudié leurs styles. J'adore me balader dans les pages des autres et faire l'éponge, jusqu'à ce que ça ressorte dans mes doigts, à la sauce Tarquin. En fait, et je m'en suis rendu compte avec UCC Dolores, je fonctionne vraiment comme le geek que j'étais à 15 ans !
Comment te positionnes-tu par rapport à la notion de genre ?
J'adore tout ce qui est BD ou film de genre. Mais pour autant, il n'y a aucune raison de s'en tenir à un seul genre en particulier, tout se marie très bien. J'envisage les choses un peu comme dans Toy Story. Qu'est-ce que fait Andy, le garçon à qui appartiennent Woody et Buzz l'éclair, lorsqu'il est seul dans sa chambre ? Il prend ses personnages, qui viennent tous d'univers différents, qui ne sont même pas rangés dans le même rayon au magasin de jouets, et il en fait un film. Son film. Et ça fonctionne parce que c'est cohérent dans sa tête. Eh bien moi, c'est pareil. Quand j'écris, que je dessine, je suis en train de jouer. C'est ça mon moteur. Il n'empêche que, lorsque je suis sur la page, il y a une vraie réflexion technique, sur la mise en scène, le graphisme, etc. Mais tout cela est au service du jeu. Pour UCC Dolores, j'avais envie d'un vaisseau avec une tête de mort, d'une nana qui sort d'un couvent, d'un tueur de robots... Et on peut y retrouver tout un tas de références qui me constituent que j'ai parfois mis bien malgré moi. Tout cela, c'est mon ADN en quelque sorte.